Nos revendications
Sur ce site nous avons pu lister les nombreux motifs d’inquiétude liés au développement de centrales à biomasse tout en considérant les nombreux enjeux que cherche à relever la Guyane. Voici les revendications qui en découlent.
Un moratoire sur la biomasse
Les menaces que fait peser la biomasse énergie sur les écosystèmes guyanais sont trop grandes et encore trop peu étudiées pour débuter la construction de centrales. Dès lors nous réclamons un moratoire sur le développement de centrales à biomasse et qu’au minimum soit réalisés :
- un bilan carbone robuste pour chaque typologie d’approvisionnement, en prenant en compte la réalité du système électrique guyanais (notamment en incluant la centrale du Larivot),
- un bilan sur la biodiversité pour chaque typologie d’approvisionnement.
Le renoncement aux projets de plantations
Nous nous opposons résolument à la création de plantations énergétiques qui viendraient affaiblir l’autonomie alimentaire du territoire tout en aggravant la crise climatique et l’effondrement du vivant.
Une utilisation durable de tous les bois guyanais
Nous demandons aux élus de considérer les opportunités que générerait l’utilisation du bois de Guyane en tant que matériau durable, plutôt qu’en tant qu’énergie éphémère au rendement dérisoire et de développer activement les filières pour ce faire. Une utilisation en cascade de la biomasse ligneuse serait la meilleure réponse aux enjeux de la Guyane sur les plans :
- économiques (le bois d’œuvre a beaucoup plus de valeur que le bois à brûler),
- sociaux (une filière de bois d’œuvre nécessite beaucoup plus d’emplois que la simple combustion de grumes) et
- environnementaux (le bois d’œuvre permet de stocker durablement le carbone, ralentissant le changement climatique).
Un développement volontaire et structuré des énergies renouvelables
Nous appelons à un développement volontaire des énergies renouvelables comme l’éolien, la petite hydraulique et le solaire photovoltaïque sur toiture, pour que la Guyane réussisse sa transition énergétique sans brûler de bois. Dans ce cadre, et constatant l’échec patent de la France dans la mise en œuvre de la loi de transition énergétique pour la croissance verte qui imposait à la Guyane de “parvenir à l’autonomie énergétique et à un mix de production d’électricité composé à 100 % d’énergies renouvelables” d’ici 2030, nous demandons que les acteurs français se penchent enfin sérieusement sur la question et aident la Guyane à élaborer des scénarios réalistes, à l’instar des nombreuses études existantes pour l’hexagone (ADEME, RTE, SNBC, …).
Redonner le pouvoir aux citoyens sur les sujets énergétiques
Enfin, plus globalement, les choix énergétiques étant largement structurants pour un territoire, nous demandons que ces enjeux soient portés démocratiquement. Actuellement la gouvernance énergétique du territoire est essentiellement concentrée entre les mains de l’Etat, de la CTG, d’EDF et de l’ADEME.
Les citoyens guyanais, héritiers de savoirs ancestraux et multiples ayant permis aux communautés amazoniennes de vivre durablement avec leurs écosystèmes, doivent être au cœur de l’élaboration des scénarios énergétiques. Ils ne doivent plus être consultés à l’issue des travaux, dans l’espoir que leurs voix soient marginalement écoutées. L’exemple de la Convention Citoyenne pour le Climat a démontré comment des citoyens représentant la diversité d’un peuple peuvent, mieux que des comités d’experts et d’élus, élaborer des mesures à la hauteur des enjeux et tenant compte de la réalité des citoyens.